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La performance des musées québécois célébrée en présence du ministre Maka Kotto

Montréal, le 9 octobre 2012 –

À l’occasion de son congrès annuel et colloque Les musées, créateurs de sens, la Société des musées québécois (SMQ) a procédé, le mercredi 3 octobre dernier, à la remise des Prix 2012. Les Prix de la SMQ visent à reconnaître, stimuler et récompenser l'excellence de la pratique muséale au Québec. Ils mettent à l'honneur des réalisations qui ont contribué, de façon significative, à l'avancement de la muséologie québécoise.

Cette soirée s’est déroulée en présence du ministre de la Culture et des Communications, monsieur Maka Kotto, qui a tenu à féliciter les lauréats 2012 et à s’adresser aux congressistes et invités. Lors de son allocution, le ministre a, entre autres, déclaré : « Si, au fil des ans, la mission des musées est demeurée la même, soit celle de conserver et mettre en valeur notre patrimoine artistique et culturel, ces derniers ont également su jeter des ponts entre le monde de la culture et les citoyens. Nos musées, nos centres d’exposition, nos lieux d’interprétation permettent cette rencontre active du public avec notre patrimoine culturel et scientifique, une rencontre que les citoyennes et les citoyens du Québec doivent pouvoir inscrire à leur agenda en toute simplicité, en la considérant attrayante et enrichissante […] Dire que je suis profondément convaincu du caractère essentiel d’institutions comme les vôtres dans le développement culturel du Québec est peu dire. »

Les propos du ministre Kotto ont été accueillis chaleureusement par la communauté muséale. À cet égard, le président de la Société des musées québécois, monsieur Pierre Landry, a remercié le ministre en précisant qu’il reçoit ces paroles comme un signe positif à l’égard des collaborations qu’il souhaite entretenir avec le ministre et le ministère de la Culture et des Communications.

La SMQ a décerné neuf prix dans les catégories suivantes :

  • Prix Carrière : Annette Viel
  • Excellence Groupe institutionnel 1 (ex aequo) :
    • Nouveau pavillon Claire et Marc Bourgie, Musée des beaux-arts de Montréal
    • Napoléon Bourassa. La quête de l’idéal, Musée national des beaux-arts du Québec
  • Excellence Groupe institutionnel 2 :
    • Exposition Arthur Villeneuve. Loin d’être naïf, La Pulperie de Chicoutimi / Musée régional
  • Excellence Groupe institutionnel 3 (ex aequo) :
    • Rénovation, mise aux normes et agrandissement, Musée de la mer des Îles-de-la-Madeleine
    • Exposition-documentaire Quartiers disparus, Centre d’histoire de Montréal
  • Publication : La triennale québécoise 2011. Le travail qui nous attend, Musée d’art contemporain de Montréal
  • Audiovisuel et multimédia Télé-Québec : Montréal, ville fortifiée, maquette animée interactive, Musée Stewart et Idées au cube
  • Relève : Martine Isabelle

Une oeuvre de Michel Lagacé

Chaque année, les lauréats reçoivent une œuvre originale réalisée par un ou une artiste de la région qui accueille le congrès de la SMQ. Pour l’édition 2012, la conception et la réalisation des œuvres ont été confiées à l’artiste Michel Lagacé. Le talent de cet artiste et la constance de sa recherche lui ont valu bourses et prix, tout au long de sa carrière, et ses œuvres font maintenant partie de plus d’une vingtaine de collections publiques.

PRÉSENTATION DES PRIX SMQ 2012

PRIX CARRIÈRE : ANNETTE VIEL

Le Prix Carrière 2012 de la SMQ a été décerné à Annette Viel pour sa contribution exceptionnelle à la muséologie québécoise ainsi que pour sa reconnaissance à l’international. Toujours active, elle possède plus de trente années d’expérience en muséologie et patrimoine, comme chercheure, professeure, muséologue, consultante et mentor. La lauréate de cette année est une personne inspirante et inspirée. Les sentiers battus et les conventions, elle prend plaisir à les contourner et sa carrière est semée d’innovations. Partout où elle œuvre, il semble qu’un vent de changement passe, un souffle de renouvellement.

L’aventure débute en 1979 alors qu’elle joint les rangs de Parcs Canada, où elle dirigera de nombreux projets de mise en valeur durant 20 ans. La liste des lieux marqués par son passage est éloquente et comprend, entre autres, le Canal Lachine et le Lieu historique national du Commerce-de-la-Fourrure-à-Lachine, les sentiers à accès universel du Parc national du Canada Forillon et le Parc marin du Saguenay−Saint-Laurent. Pendant toutes ces années, elle trouve l’énergie et le temps d’enseigner à temps partiel, de faire de la recherche, de publier et ainsi de pousser plus loin la réflexion sur la muséologie. En fait, le partage des savoirs fait partie de ses valeurs de façon indéniable. Conséquemment, on lui doit l’organisation d’un nombre impressionnant de séminaires, de conférences, d’ateliers et autres moments d’échange. En 1991, elle relève le défi, avec une équipe multidisciplinaire, de donner une seconde vie à la Biosphère de l’île Sainte-Hélène, et d’ouvrir alors le premier musée de l’eau en Amérique du Nord où elle a été en charge de l’ensemble de l’offre au public, soit les expositions de même que les programmes d’animation et d’éducation.

De 1999 à 2007, Mme Viel s’investit pleinement dans ses fonctions de professeure associée en muséologie. D’abord, à l’Université de Bourgogne pendant trois ans, puis ensuite au Museum national d’Histoire naturelle de Paris. L’enseignement ne l’éloigne pas pour autant de sa pratique de muséologue. Durant son séjour en France, elle dirigera et participera à 27 projets de mise en valeur du patrimoine culturel et naturel. Ces années à l’extérieur du Québec lui auront permis de susciter les échanges et de favoriser les relations professionnelles, voire les partenariats. Son apport à la reconnaissance de la muséologie québécoise à l’international résulte non seulement de son propre cheminement exceptionnel, mais également de cette conviction profonde que le partage des idées est salutaire et essentiel. Aujourd’hui consultante internationale, son implication semble sans cesse se renouveler. Le fruit de ses réflexions est inscrit dans plus de soixante articles de revues traitant de muséologie et de patrimoine, au Canada et à l’étranger. Certaines publications ont fait école telles que Muséo séduction. Muséo réflexion, codirigée avec Céline De Guise, et Musée, lieu de partage des savoirs, codirigée avec Michel Côté, éditées par le Musée de la civilisation et Parcs Canada. Elle poursuit toujours son œuvre avec conviction, après avoir été l’une des premières à développer l’idée de lieux porteurs de mémoire, de dialogue nature-culture, de muséologie en mutation et assurément du concept de l’esprit des lieux.

PRIX EXCELLENCE – GROUPE INSTITUTIONNEL 1 (EX AEQUO)

Le lauréat ou la lauréate d’un Prix Excellence est une personne, un groupe ou une institution dont le projet muséal dépasse les standards établis et se distingue par la qualité des productions présentées au cours de l’année. Lors de ses délibérations, le jury a décidé de décerner deux Prix Excellence dans la catégorie institutionnelle groupe I. Il s’agit de deux prix ex aequo, en l’honneur de deux réalisations exceptionnelles et inspirantes.

Dans la catégorie institutionnelle groupe 1, un Prix Excellence a été décerné au Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM) pour la réalisation de son nouveau pavillon Claire et Marc Bourgie. Cette nomination réfère à un projet colossal ayant permis la sauvegarde d’un « lieu historique d’intérêt national » et la mise en valeur d’une collection majeure dans un espace résolument contemporain. La qualité de la proposition architecturale globale marie audace et élégance, dans un environnement où les œuvres demeurent toujours au premier plan. En amont, l’institution a mené son plus important chantier de restauration d’œuvres, ce qui témoigne, tout comme les acquisitions récentes et les recherches entreprises sur la collection, de la valeur muséale du projet alliant, de manière équilibrée, immobilisation, collectionnement et mise en valeur. En 2011, c’est avec éclat que ce nouveau lieu dédié à l’art québécois et canadien est inauguré. L’édifice de six étages jouxte le chœur de l’église Erskine and American dont le MBAM a fait l’acquisition quelques années auparavant et qui rassemble un ensemble exceptionnel de vitraux de l’atelier Tiffany. Si l’effet est spectaculaire, le concept est tout aussi innovateur. Le complexe muséal intègre, dans la nef de l’église, une salle de concert qui enrichit le mandat même de l’institution, créant ainsi un lieu de dialogue entre les arts visuels et la musique.

C’est donc pour la qualité exceptionnelle de cette réalisation, pour la mise en valeur contemporaine et documentée des 600 œuvres exposées et l’avancement des connaissances qu’elle aura permis de même que pour l’impact patrimonial et la finesse de l’intégration des styles architecturaux que le jury a choisi de remettre ce prix au MBAM.

PRIX EXCELLENCE – GROUPE INSTITUTIONNEL 1 (EX AEQUO)

Le lauréat ou la lauréate d’un Prix Excellence est une personne, un groupe ou une institution dont le projet muséal dépasse les standards établis et se distingue par la qualité des productions présentées au cours de l’année. Lors de ses délibérations, le jury a décidé de décerner deux Prix Excellence dans la catégorie institutionnelle groupe I. Il s’agit de deux prix ex aequo, en l’honneur de deux réalisations exceptionnelles et inspirantes.

Dans la catégorie institutionnelle groupe 1, un Prix Excellence a été décerné au Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ) pour Napoléon Bourassa. La quête de l’idéal. Faire connaître et célébrer l’œuvre d’un des artistes canadiens les plus importants de la seconde moitié du XIXe siècle, faire voir en lui les vertus de la peinture académique dans sa plus noble expression, soit celle d’un art au service de l’idéal, tels étaient les principaux défis du MNBAQ. L’aventure s’avérait d’autant plus complexe que Napoléon Bourassa était non seulement un peintre et un sculpteur, mais aussi architecte, théoricien et critique d’art, professeur, romancier et musicien. Bref, un acteur de premier plan dans la vie culturelle de son époque.

L’institution a pris les grands moyens pour accomplir son projet : première rétrospective rassemblant quelque 200 œuvres dont plusieurs sont exposées pour la première fois, publication d’un catalogue savant réunissant les essais de deux de ses conservateurs d’expérience et organisation d’un important colloque visant à approfondir la réflexion sur l’artiste. Le jury a été séduit par la rigueur exemplaire du MNBAQ dans chacune de ces trois réalisations et par la pleine congruence de l’ensemble à l’égard de sa mission institutionnelle. Il s’agit là d’un travail de fond menant à la fois à l’accroissement des connaissances et à la découverte, pour le public, d’un artiste dont les œuvres ont été trop peu diffusées. De l’exposition, on retiendra principalement la clarté du propos porté par une muséographie aussi discrète qu’élégante, chaque salle livrant ses découvertes dans une ambiance feutrée qui sied au sujet. Avec ses 320 pages et ses 250 illustrations, le catalogue publié en coédition avec les Publications du Québec est d’une aussi grande qualité. L’ouvrage dépasse les balises conventionnelles d’une monographie alors qu’aux nombreux aspects de la vie artistique du sujet s’ajoute un éclairage fascinant de la vie politique, sociale et culturelle du moment, un élément majeur visant à comprendre la place qu’occupait cet artiste exceptionnel dans son milieu.

PRIX EXCELLENCE – GROUPE INSTITUTIONNEL 2

La Pulperie de Chicoutimi / Musée régional, située au Saguenay-Lac-Saint-Jean, a reçu le Prix Excellence dans la catégorie institutionnelle groupe 2 pour son exposition Arthur Villeneuve. Loin d’être naïf. Le jury a voulu récompenser l’institution pour la richesse des contenus, la pertinence des approches et l’expérience unique que l’exposition fait vivre aux visiteurs. Ce projet d’exposition permanente se démarque tant par la grande qualité de sa réalisation que par la manière exceptionnelle et originale de mettre en valeur la vie d’un artiste, la vie d’un homme qu’il est tout autant. L’exposition accorde une grande place à la démarche artistique du peintre, accompagne les visiteurs et guide leur regard dans l’interprétation des œuvres tout en leur laissant le temps et l’espace pour qu’ils puissent les admirer, les comprendre et s’en imprégner. D’un point de vue documentaire, la consultation des archives de la succession de l’artiste et la réalisation d’entrevues menées auprès de ses enfants, a le grand mérite de le présenter sous un regard nouveau. L’approche privilégiée pour le design se démarque par son caractère épuré et la priorité donnée aux œuvres, particulièrement à l’œuvre vedette de l’exposition. L’utilisation judicieuse des technologies constitue également une des grandes forces de l’exposition. Grâce à une collaboration avec le Centre de développement technologique en jeux vidéo et en informatique de l’Université du Québec à Chicoutimi, le visiteur a la chance de faire une visite virtuelle de l’étage supérieur de la maison de l’artiste et d’y voir les peintures murales autrement inaccessibles. De plus, cette collaboration a permis à des étudiants de concevoir, dans le cadre d’un concours, des jeux vidéo destinés aux jeunes publics de l’exposition. Enfin, le jury a souligné les efforts déployés par l’institution en matière de conservation préventive et d’efficacité énergétique.

PRIX EXCELLENCE – GROUPE INSTITUTIONNEL 3 (EX AEQUO)

Cette année, le jury a choisi de remettre deux Prix ex æquo dans la catégorie institutionnelle groupe 3.

Dans la catégorie institutionnelle groupe 3, un Prix Excellence a été décerné au Musée de la mer des Îles-de-la-Madeleine qui a su relever des défis importants auxquels doivent faire face les musées du 21e siècle pour le financement et la gestion de leur institution, et ce, dans une perspective de développement durable. L’institution a réalisé un projet majeur de rénovation, de mise aux normes et d’agrandissement de 5 400 000 $, en s’assurant de l’utilisation efficiente des ressources humaines, matérielles et financières (sans dépassement de coût!), en planifiant les besoins d’entretien à plus long terme de ce nouvel équipement et en considérant le développement viable de l’institution, notamment pour le fonctionnement et les ressources humaines. Avec ce projet, le musée est maintenant doté de nouveaux espaces d’exposition et de service, d’un grand hall polyvalent pour l’accueil des visiteurs, d’espaces de recherche et d’une nouvelle réserve pour les collections, le tout respectant les normes d’accessibilité, de conservation et de sécurité. Par ailleurs, le musée a posé des gestes concrets visant à minimiser les impacts sur l’environnement tout en maximisant les retombées sur la société, l’économie, la culture et le tourisme. En plus de ses actions de conservation du patrimoine, il a mis en place un système d’éclairage LED et procédé à l’installation d’un système de géothermie qui lui a d’ailleurs valu un prix de l’Agence de l’efficacité énergétique du Québec et de la Fédération des chambres de commerce du Québec.

Situé dans une communauté d’à peine 13 000 habitants, le Musée de la mer a mené, en parallèle à ce projet, des campagnes de financement ambitieuses. Celles-ci lui ont permis d’amasser, grâce à la participation des citoyens et des organismes du milieu, ainsi qu’au soutien de Mécénat Placements Culture et d’Investissement Québec, plus de 700 000 $ pour son développement. Conséquemment, l’institution s’est assurée de ne pas puiser à même son budget de fonctionnement pour la mise de fonds exigée au promoteur du projet. Elle a démontré qu’elle fait sienne le concept du rapport Brundtland qui définit le développement durable comme un mode de développement répondant aux besoins des générations du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs.

En remettant ce prix, les membres du jury ont voulu souligné le travail de longue haleine effectué par le Musée de la mer et sa Fondation de même que l’implication de la communauté pour le développement et l’avenir de leur institution. Ce prix reconnaît également la performance du musée lauréat dans la planification et la gestion d’un projet d’envergure et son engagement en matière de développement durable.

PRIX EXCELLENCE – GROUPE INSTITUTIONNEL 3 (EX AEQUO)

Cette année, le jury a choisi de remettre deux Prix ex æquo dans la catégorie institutionnelle groupe 3.

Dans la catégorie institutionnelle groupe 3, un Prix Excellence a été décerné au Centre d’histoire de Montréal pour l’exposition-documentaire Quartiers disparus. Le projet prend la forme d’une exposition d’un genre particulier qui emprunte largement à d’autres disciplines dont celle du documentaire. En amont, il convient de dire que la démarche compte tout autant que l’exposition elle-même, ce processus étant intimement lié à la trame discursive de l’institution. Si celle-ci n’en est pas à ses premières approches dans cette discipline encore trop peu exercée, le résultat obtenu témoigne d’une maîtrise exceptionnelle.

À partir d’un sujet sensible, soit la démolition partielle et le réaménagement de trois quartiers ouvriers, l’institution souhaitait témoigner non pas de l’histoire, mais des histoires de milliers de citoyens déplacés. Pour ce faire, elle leur a d’abord donné la parole, puis a exposé une partie inédite d’archives municipales qui systématiquement documentaient ces disparitions planifiées. Trois espaces évocateurs, trois quartiers de « moins bien nantis » : le Red Light, Goose Village et le Faubourg à m’lasse.

L’expérience muséale est émouvante et comme une œuvre pleinement achevée, elle ouvre vers une compréhension nuancée de cette page d’histoire de la métropole. L’exposition présente, sans les opposer, le point de vue de résidents/citoyens ainsi que celui des planificateurs urbains et des élus, puisque la réalité est toujours plus complexe qu’il n’y paraît. Pleinement assumée dans sa forme, où la cohabitation des témoignages et des archives vidéo avec des period rooms est particulièrement réussie, l’exposition se veut intimiste et invite à la réflexion.

Fidèle à lui-même, le Centre d’histoire de Montréal a fait preuve d’une grande rigueur dans la démarche d’enquête entreprise dès 2009 pour réaliser son projet qui le positionne comme un porteur et un diffuseur incontournable de l’histoire de Montréal.

PRIX PUBLICATION

Pour la valeur scientifique et sa parfaite adéquation avec sa mission, pour sa facture innovante et la contribution de plus d’une vingtaine de spécialistes du domaine, pour le geste d’affirmation qu’il constitue auprès des artistes et du public, le jury a décerné le Prix Publication 2012 au Musée d’art contemporain de Montréal (MACM) pour l’ouvrage La triennale québécoise 2011. Le travail qui nous attend. Dès le départ, le projet de l’institution est ambitieux. Il s’agit de publier un document de références complet et le plus actuel possible sur l’art contemporain québécois. Qui plus est, le MACM souhaite également que cette réalisation constitue une carte de visite pour les artistes du Québec à l’étranger. Conséquemment, l’ouvrage, tout aussi colossal que l’événement dont il origine, est tiré à 1 500 exemplaires et fait l’objet d’une distribution sélective auprès de conservateurs et de commissaires internationaux. L’opération de positionnement, tant pour les artistes que pour le musée, est un réel succès.

Abondamment illustrée, cette publication impressionne par la qualité des textes des commissaires et des nombreux auteurs invités et par la place qu’elle laisse à la découverte des 50 artistes présentés dans les 500 pages de ce qui représente la seconde plus importante publication de l’institution depuis sa création, en 1964. Textes savants et contenus plus accessibles s’y côtoient dans une édition d’une facture graphique ingénieuse signée Épicentre. Parmi les particularités de cette publication, le jury a noté le très intéressant glossaire d’une trentaine de termes définissant les pratiques artistiques des dix dernières années, une véritable innovation dans le milieu de l’art contemporain.

Le MACM a su contribuer à la vaste mission de mise en valeur des artistes en arts visuels du Québec grâce à ce projet mené de main de maître par son Service des communications, son éditrice déléguée et sa conservatrice en chef. Ce « travail qui nous attend, et qui nous concerne », l’institution s’y est attaquée avec succès non seulement par ce catalogue, mais aussi par l’événement qui s’y rattache. En effet, la deuxième triennale a marqué la vie culturelle montréalaise comme en témoigne le taux de fréquentation de 75 000 personnes sur le seul site du MACM. Soulignons que 37 % de ces visiteurs en étaient à leur première visite au musée!

PRIX AUDIOVISUEL ET MULTIMÉDIA TÉLÉ-QUÉBEC

Le Prix Audiovisuel et multimédia Télé-Québec 2012 a été décerné au Musée Stewart et à la firme Idées au cube pour le projet Montréal, ville fortifiée, une maquette animée interactive. Le Musée Stewart voulait transformer l’observation passive d’une maquette historique en une expérience interactive captivante. Le défi a été relevé! L’institution a unit ses forces à celle d’une agence de communication spécialisée dans la production vidéo et multimédia. Le mariage est réussi! Au départ, l’objectif du musée était de faire découvrir l’histoire cachée de Montréal, à partir d’une maquette existante illustrant la ville vers 1750, tout en mettant en valeur les artéfacts de sa collection. Le processus de recherche et de scénarisation donnera naissance à douze thèmes comme autant d’histoires inédites à raconter sur le mode de vie de l’époque, sur des lieux particuliers ou même sur certains petits travers de nos valeureux ancêtres. Une quantité importante d’images d’objets de collections, de documents d’archives, de plans cadastraux et militaires, de caricatures, gravures et peintures anciennes, ont été sélectionnées et rendent les contenus historiques et scientifiques plus accessibles.

Le traitement des images retenues propose une facture séduisante et dynamique qui fait ressortir toute la richesse des éléments historiques. Le choix d’une animation vidéo HD, haute en couleurs, donne vie à la maquette, ce tableau vivant toujours en représentation. Grâce à des écrans tactiles, le visiteur sélectionne directement les capsules qu’il souhaite voir tandis que les groupes profitent d’une interprétation d’ensemble à partir d’un ordinateur maître manipulé par un guide du musée. Le déclenchement d’une capsule s’accompagne, en parfaite synchronisation, d’animations réalisées directement sur la maquette : simulation du jour, de la nuit, d’une saison, d’un incendie, passage d’un vol d’oiseaux, de nuages, etc. Les concepteurs ont su relever les défis techniques qu’exigent les projections multiples et complexes, et ce, dans un espace préalablement défini.

C’est donc pour avoir réussi de façon exemplaire à mettre la technologie au service des contenus et pour avoir relevé avec brio le défi d’offrir aux visiteurs une expérience interactive captivante que le jury a remis ce prix au Musée Stewart et à la firme Idées au cube.

PRIX RELÈVE : MARTINE ISABELLE

Impressionné par la rigueur et la richesse du parcours de la lauréate, le jury a retenu la candidature de Martine Isabelle, directrice des opérations et des communications au Musée Armand-Frappier, comme récipiendaire du Prix Relève 2012.

Détentrice d’une maîtrise en microbiologie appliquée, la lauréate poursuit actuellement une formation de 2e cycle en gestion à HEC Montréal. Très rapidement, elle se lancera dans l’aventure de la muséologie, convaincue que la science doit sortir des laboratoires afin d’être expliquée au grand public. Pour elle, science et société sont intimement liées. C’est pourquoi, elle adhère avec enthousiasme à la mission de son institution qui vise à faciliter la compréhension des sciences de la vie et à susciter la passion du savoir au bénéfice de tous. Dès son arrivée au Musée Armand-Frappier, Mme Isabelle a contribué de manière significative au développement et à la professionnalisation des programmes éducatifs, tant par sa créativité, son travail assidu que par sa capacité à mobiliser et à coordonner le travail de ses collaborateurs. À titre de responsable de l’action culturelle, des camps et des partenariats, elle a conçu divers programmes et activités éducatives qui ont remporté un vif succès, tels que les ateliers scientifiques Les samedis au labo, destinés aux enfants de 6 à 8 ans et à leurs parents. Passionnée et consciencieuse, elle a redoublé d’efforts pour que les programmes de l’institution soient d’une qualité irréprochable et offerts à un nombre croissant de participants. C’est ainsi qu’elle a contribué à l’augmentation significative de la fréquentation du musée, qui est passée de 6 500 visiteurs en 2007 à 22 500 en 2011. À travers ses différents mandats, elle a acquis une solide expérience en gestion de projets, en développement d’activités éducatives innovatrices, en organisation d’événements, en communication de même qu’en gestion des ressources humaines. Elle occupe aujourd’hui le poste de directrice des opérations et des communications et sa carrière en muséologie scientifique est, sans contredit, des plus prometteuses.

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