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Communiqué de presse 1 : Le milieu muséal se mobilise

Montréal, le 17 mars 2004 –

Pour que les musées restent vivants
Contre le sous-financement des musées

Le message est sans équivoque. Devant la gravité de l’impasse financière dans laquelle se trouvent les musées, la Société des musées québécois (SMQ) lance une campagne de mobilisation en vue d’obtenir l’aide du gouvernement Charest. À l’approche du dépôt du budget Séguin, la SMQ sollicite l’appui du public pour se faire entendre haut et fort.

En conférence de presse, Carl Johnson, président de l’organisme qui regroupe 275 musées, centres d’exposition et lieux d’interprétation répartis à travers tout le Québec ainsi que des centaines de professionnels du milieu, était accompagné de la porte-parole de la campagne, la jeune comédienne Bianca Gervais. Principalement connue du public pour son rôle de Karine dans la télésérie Le monde de Charlotte, celle-ci nous a révélé sa passion pour l’histoire et son attachement pour les musées. De son côté, Carl Johnson a dévoilé, chiffres à l’appui, l’inquiétant paradoxe que vivent les musées, organismes à la fois performants et à bout de souffle. Sous-financés, les musées ne risquent-ils pas de perdre la capacité d’accomplir leur mission?

Des lieux populaires, des lieux de découvertes

Animés par des gens passionnés, les musées jouissent de l’estime du public. Dans son enquête sur la fréquentation des institutions muséales*, l’Observatoire de la Culture et des Communications du Québec dénombre plus de 12,5 M visiteurs pour les musées du Québec en 2003. Menée avec la rigueur reconnue de l’Institut de la statistique du Québec, l’enquête permet également de savoir que plus de 1,3 M élèves des niveaux élémentaire et secondaire ont fréquenté une institution muséale durant la même période.

« Ces jeunes auront eu l’occasion de faire des découvertes dans des domaines aussi variés que l’art, l’histoire ou la science. Ces visites peuvent influencer leur choix de carrière ou tout simplement éveiller leur curiosité et accroître leur ouverture sur le monde » d’ajouter Bianca Gervais. Espaces de démocratisation des savoirs, les musées sont souvent des lieux de rencontre avec la création artistique contemporaine et des lieux d’échange sur les enjeux actuels de la société.

Des missions multiples et des chiffres étonnants

Prioritairement éducative, la raison d’être des institutions muséales prend forme par l’accomplissement de missions diverses. Pour les musées, la conservation et la recherche autour des collections sont des éléments essentiels auxquels s’ajoutent, pour les centres d’exposition et les lieux d’interprétation, les activités de diffusion et d’éducation auxquelles le public est convié.

À ces mandats de base se joint le rôle sociétal du musée, dans sa ville, dans sa région. Bien ancré dans son milieu, le musée est un partenaire actif et largement sollicité, un espace de valorisation et de fierté. C’est également un acteur économique important. À cet égard, soulignons que la Société des directeurs des musées montréalais publiait en 2001 une étude titrée « Un pilier de la métropole : les musées de Montréal » où l’on trace les grandes lignes de l’apport économique des musées de cette ville pour l’année 1997-1998. On y mentionne que les sommes injectées par ceux-ci se chiffrent à plus de 90 M de dollars pour des retombées totales de leurs activités évaluées à plus de 127 M $. À Montréal, 3 500 employés sont soutenus par l’activité muséale et les sommes totales versées en salaire sont de plus de 91 M de dollars.

Voilà qui illustre bien le potentiel de la contribution des musées au plan économique. Ceux-ci sont des partenaires efficaces et des créateurs d’emplois. Ils possèdent également un très riche potentiel en matière de développement touristique. Potentiel qui ne demande qu’à être développé.

Un réseau qui s’essouffle

Nonobstant leur bonne performance, les musées québécois vivent présentement une crise financière aiguë qui compromet leur avenir et, dans certains cas, leur survie. Après l’oxygène insufflé durant les trois premières années de l’application de la politique muséale et ses 34 M de dollars supplémentaires mais non récurrents, les deux dernières années furent marquées par le recul. L’écologie financière des musées est aujourd’hui menacée.

Selon la SMQ, l’élément le plus significatif de cette crise est le gel depuis maintenant 10 ans, sinon la réduction récente, de l’enveloppe dédiée par le ministère de la Culture et des Communications au fonctionnement des institutions muséales. Elles sont 125 les institutions qui se partagent les mêmes 60 M $ annuellement depuis 1994. La situation est davantage difficile lorsque l’on sait que plus de 80 % de cette somme est destinée aux quatre institutions que sont le Musée de la civilisation, le Musée national des beaux-arts du Québec, le Musée d’art contemporain de Montréal et le Musée des beaux-arts de Montréal. Ces grandes institutions vivent elles-mêmes des situations financières plus que complexes à l’égard de l’ampleur de leur mandat, on peut alors s’imaginer le pire pour plusieurs institutions...

Or, le pire fait aujourd’hui partie de la donne lorsque l’on considère les nombreuses institutions muséales reconnues pour leur qualité par le ministère de la Culture et des Communications (MCC) et qui ne reçoivent aucune aide au fonctionnement. Il en va de même pour les institutions muséales dont le montant d’aide au fonctionnement laisse perplexe, 10 000 $ par année dans certains cas… À ce sombre tableau s’ajoutent les coupures qui ont affecté les musées en 2003, notamment par le transfert du programme « Étalez votre science » et l’annulation de son volet d’aide aux expositions et au matériel d’animation; programme dont pouvaient bénéficier jusqu’à 71 institutions à travers tout le Québec. Le retrait progressif de financement, amorcé dès l’année en cours, par le MCC auprès de 11 institutions muséales relevant des municipalités et l’absence d’enveloppe dévolue à la réalisation de projet complètent l’état de la situation actuelle. Cette situation est l’une des pires qu’ait connu le réseau muséal au cours des dernières décennies. Il en résulte aujourd’hui des fermetures que l’on souhaite temporaires, des mises à pied toutes aussi inquiétantes, des coupures de programmes éducatifs, des projets d’exposition que l’on annule. De cela découle une économie fragilisée, des contrats non renouvelés, des firmes et des consultants en difficulté... et bien peu d’opportunités pour la relève.

La proposition de la SMQ

Devant une telle situation, un redressement s’impose dès cette année. À cet égard, la SMQ réitère la proposition énoncée dans son mémoire présenté au ministre des Finances, Yves Séguin, lors des consultations prébudgétaires, le 27 février dernier.

La SMQ propose donc au gouvernement du Québec d’investir davantage dans son réseau muséal, à partir d’un plan triennal, de façon progressive mais récurrente. Dès la première année, des efforts totalisant 6 M $ devraient être consentis à la consolidation et à l’augmentation des ressources humaines notamment pour l’amélioration des conditions de pratique des travailleurs et l’ouverture de nouveaux postes. À cet égard, la ministre Line Beauchamp a déjà signalé sa préoccupation et son désir de trouver des solutions pour défragiliser le réseau muséal. Des tranches additionnelles récurrentes de 6 M $ pour les deux années suivantes permettraient de façon raisonnable de poursuivre le développement du réseau et d’en assurer l’efficience auprès de la population. C’est donc d’un investissement supplémentaire de 18 M d’argent récurrent étalé sur trois ans dont ont besoin de façon minimale les musées de la part du gouvernement du Québec.

Durant les prochaines semaines, la SMQ invite la population et tous ceux et celles qui ont à cœur la cause culturelle à faire connaître leurs appuis aux demandes des musées auprès du Premier ministre Jean Charest. Pour ce faire, plusieurs moyens sont proposés dont la signature d’une des 190 000 cartes postales lui étant adressées, disponibles dans les musées du Québec, dans des lieux publics, cafés, restaurants et autres, à Montréal et à Québec. Les sympathisants peuvent également signaler leur appui en ligne à partir du site Internet de la SMQ (www. musees.quebec.museum) ou en arborant un des 2 000 T-shirts à l’effigie de la campagne :

Pour que les musées restent vivants
Contre le sous-financement des musées

Nous remercions sincèrement les musées qui participent activement à cette campagne, les professionnels du secteur ainsi que nos partenaires Bertuch, l’agence graphique et le réseau POP Média.

Source : Société des musées québécois

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